Lieux historiques
Chapelle de l’Hôpital

Une chapelle en l’honneur de Saint-Roch, patron des chirurgiens, est construite au XVIIème siècle dans la cour du premier hôpital de Noves, daté du XIVème siècle.
Chapelle de l'Hôpital
L’hôpital de Noves est mentionné pour la première fois en 1317 et installé aux numéros 18 et 20 de l’actuelle rue Jean Moulin.
Au XVIIème siècle, les Consuls font construire un nouvel hôpital proche du premier car celui-ci est trop vétuste pour être conservé. Le premier établissement devient « L’Hospital Vieux » puis cesse de fonctionner. Le nouveau bâtiment est construit en bordure d’une ruelle dite « Carriera Judéa » autrement dit « Rue de la Juiverie » C’est là, en effet, qu’au début du XIVème siècle, s’étaient regroupés les Juifs de Noves chassés du quartier de Bourrian sur l’ordre de Jean XXII.
En même temps que l’hôpital qui avait alors une fonction plus sociale que médicale est édifiée dans la cour de ce nouvel hôpital une petite chapelle, composée d’une seule nef et dédiée à Saint-Roch, patron des chirurgiens.
Le second hôpital continue à fonctionner probablement jusqu’au milieu du XIXème siècle. Il est remplacé, dans les années 1870, par l’immeuble qui existe toujours. Plusieurs projets de réhabilitation furent proposés (école, etc.) avant que l’ensemble des bâtiments dont la chapelle soient restaurés par la Municipalité en 2006.
Chapelle des Pénitents Blancs

Construite au XIVème siècle, à la demande du Pape Jean XXII résidant alors à Avignon, elle accueille, au XVIème, la Confrérie des Pénitents Blancs (peintures murales spécifiques) avant de devenir la Médiathèque Municipale Marc Mielly (historiographe de Noves).
Chapelle des Pénitents Blancs
De 1320 à 1323, une chapelle est construite à la demande du Pape Jean XXII et à l’emplacement d’une ancienne synagogue. Elle est consacrée à la Vierge Marie et prend le nom de Notre-Dame-Dedans-Ville en opposition avec l’église paroissiale Saint-Baudile qui se trouve alors en dehors des remparts du village. C’est dans cet édifice qu’est signé, en 1325, le contrat de mariage de Laure de Noves, muse de Pétrarque, et de Hugues de Sade.
Au XVIème siècle, Monsieur d’Armagnac, archevêque d’Avignon et seigneur de Noves, autorise la création d’une confrérie des Pénitents Blancs à Noves et lui attribue la chapelle. Les Pénitents ne sont pas un ordre religieux mais un rassemblement de laïcs catholiques qui font dire régulièrement des messes, font la charité et prient pour les membres défunts de leur confrérie.
A la Révolution Française, la plupart des confréries disparaissent. A Noves, la chapelle est récupérée par la commune qui s’en sert un temps de lieu de réunion avant de la vendre à des propriétaires privés puis la racheter au milieu du XXème siècle pour y installer des bains-douches publics.
En 1995, le bâtiment est transformé en bibliothèque municipale.
La chapelle est connue aujourd’hui sous le nom de Médiathèque Municipale Marc Mielly, nommée ainsi en l’honneur de l’historiographe de Noves.
La chapelle est organisée pour accueillir les lecteurs mais conserve plusieurs éléments architecturaux intéressant comme son abside pentagonale ornée d’une voûte à croisée d’ogive et sa nef rectangulaire. Au moment des travaux d’aménagement, des peintures, datées de la fin XVIème siècle, ont été découvertes dans l’abside. L’iconographie y est spécifique à la congrégation des Pénitents Blancs. La partie centrale représente le couronnement de Dieu le Père. Les parties latérales, des anges musiciens et des anges portant les instruments de la passion.
Au sommet de l’édifice se trouve un petit campanile qui abritait deux cloches superposées. Elles ont été fondues à la Révolution Française pour en faire de la monnaie.
Chapelle Notre Dame de Pitié

Datée du XVIIème siècle, cette chapelle devient un refuge où sont soignés les malades de la peste durant les nombreuses épidémies qui ont marqué l’histoire de Noves. C’est au pied du rocher où elle se situe que la fameuse Tarasque de Noves est découverte en 1848.
Chapelle Notre Dame de Pitié
Ce monument élevé sur le Puech (mot celtique signifiant colline devenu en provençal Pieu) est un élément clé de l’histoire novaise. C’est ici que les Cavares installent le premier habitat de Noves 600 ans avant J.C.
Edifiée sur l’emplacement possible d’un ancien ermitage, la nef de la chapelle est construite en 1631 à la fin d’une épidémie de peste et dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Elle est alors ornée d’un tableau représentant une Pieta, la chapelle de 1631 et les pestiférés.
Peu après, les Observantins, une branche de l’ordre des franciscains qui se consacrent à l’enseignement et à des tâches hospitalières (lépreux et pestiférés notamment) s’installent à côté de la chapelle et y édifient leur couvent qui sera démoli au siècle suivant.
En 1721, lors de la dernière épidémie de peste, les Consuls signent le « Vœu de la Peste », un vœu perpétuel de procession, demandant la fin de l’épidémie qui s’arrête peu après. Depuis 1721, les Novais montent en pèlerinage jusqu’à la chapelle le premier lundi de septembre.
La nef est ajoutée, en 1722, une chapelle dédiée à Saint-Roch et Saint-Sébastien, en remerciement de la fin de cette épidémie qui avait, à Noves, emporté 10% de la population.
Au XVIIIème siècle, le narthex est ajouté.
Au milieu du XIXème siècle, est installé sur le chemin communal montant à la chapelle, un chemin de croix. Disparu au XXème siècle, celui-ci a été restauré en 2015 par la Municipalité.
La chapelle a été entièrement restaurée par la commune qui en est propriétaire. L’Association du Patrimoine Novais, de son côté, s’est préoccupé des éléments décoratifs : restauration d’une chaire en pierre du XVIIème siècle, consolidation de l’autel du voeu en bois polychrome, installation de quatre vitraux dans les fenêtres.
Notre-Dame-de-Pitié reste indissociable de l’image de Noves, elle sort aussi de décor naturel au Théâtre de Verdure.
Église Saint-Baudile

Plusieurs campagnes de construction, à partir du XIIème siècle, font de l’église Saint-Baudile, un monument original composé d’art roman provençal, d’art gothique et de chapelles ornées de boiseries.
Classée au titre des Monuments Historiques.
Église Saint-Baudile
L’église est construite à partir du XIIème siècle sur un premier bâtiment aux dimensions plus modestes. Une nef et une abside surmontée d’une coupole de style roman sont édifiées. La coupole sur trompe est une caractéristique de l’église et un témoignage du caractère épiscopal de l’édifice dont la construction est lancée par le seigneur de Noves : l’évêque d’Avignon. L’abside est décorée de colonnes ornées de chapiteaux de type corinthien. Le clocher est construit à la fin du XIIème siècle.
Au XVème siècle, suite à l’accroissement de la population dans le village, l’église est agrandie grâce à la création de deux collatéraux ornés de voûte à croisée d’ogive, une caractéristique de style gothique et de clés de voûtes ornées de blason dont le premier blason de Noves : la crois pattée des Evêques. La porte d’entrée est dirigée vers le village et le sud, une caractéristique des églises romanes de la basse vallée du Rhône permettant ainsi de se protéger du Mistral.
Au XVIIème siècle, l’édifice est équipé d’une tribune, d’une sacristie et d’une chapelle dédiée à Saint-Eloi. Au XVIIIème siècle sont ajoutées deux chapelles, dédiées à Saint-Baudile et à Saint-Roch, ornées de boiseries polychromes, de tableaux et de vitraux.
Du XIXème au XXème siècle, 4 nouvelles chapelles sont construites donnant à l’église Saint-Baudile cette forme si particulière et sa richesse architecturale.
Tous les styles et toutes les époques sont représentés dans cet édifice.
Une richesse et une diversité que l’on retrouve dans le mobilier de l’église. Le Maître autel actuel, de style baroque, en marbre polychrome, a été acquis en 1775, par Monsieur de Bournissac, membre d’une famille noble de la commune.
Un buste de Saint-Baudile en bois polychrome, reliquaire dans lequel ont été transférées en 1858, les reliques du Saint.
Cinq statues en fontes représentant : Saint-Anne, Saint-François d’Assise, Saint-Antoine du désert, Saint-Blaise, Saint-Baudile sont installées dans l’église en 1877.
De nombreux vitraux ont été restaurés.
L’église est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1921 pour la partie romane, depuis 1999 dans son ensemble.
Les toitures, le clocher et certaines façades ont fait l’objet de plusieurs restaurations. En 1994, le clocher a été doté d’un carillon à cinq cloches, animé d’une douzaine de mélodies composées par un artiste originaire du village : Emmanuel Lautier.
Esplanade du château

C’est à cet endroit que s’élevait le château des seigneurs de Noves : les Evêques d’Avignon.
Détruit en 1611 sur ordre de Louis XIII, il ne reste du château que son emplacement et son puits de 18 mètres de profondeur creusé dans le rocher, qui a été remis à jour récemment.
Esplanade du château
C’est au XIIème siècle que sont mentionnées pour la première fois le château et sa chapelle, propriétés des Evêques d’Avignon, seigneurs de Noves et implantés au sommet de rocher de la Coste. D’abord simple lieu de séjour de l’évêque, il groupait autour de la demeure principale, les maisons des officiers du castrum et la maison de la famille de Laure de Noves.
Au début du XIVème siècle, le Pape Jean XXII, gouverneur de l’évêché d’Avignon agrandit le château en y ajoutant la tour de la Cornille où se trouve la table d’orientation et la tour de la Chartrousse dont une partie devient une prison.
A la suite des guerres de religion, le château et toutes ses fortifications sont détruits. Dès 1613, il ne reste plus rien du château : les pierres sont réutilisées dans la construction d’autres bâtiments.
Des fouilles archéologiques et spéléologiques (de 2013 et 2015) ont permis de mettre à jour le puits du château, seule trace de son existence.
Le puits se trouvait au centre de la « haute cour » du château. Il faut imaginer le travail accompli alors pour creuser un puits de 18 mètres de profondeur sur 1,30 mètre de diamètre dans le rocher avec les outils de l’époque : pioche, masse, burins, seaux, cordes et treuil. Au cours de fouilles, les spéléologues ont pu admirer le travail effectué au Moyen Âge.
Plusieurs aménagements successifs ont modifié l’aspect de l’esplanade du château dont le dernier a eu lieu en 2011.
Oratoires et croix

Plusieurs éléments du petit patrimoine : croix (dont une est classée au titre des Monuments Historiques) et oratoires jalonnent le territoire de Noves et des Paluds-de-Noves.
Oratoires et croix
Oratoire Notre-Dame : c’est le plus ancien. Il est situé entre le Cellier de Laure et la voie de chemin de fer. C’est à cet oratoire que les Consuls signataires du Vœu de la Peste se sont arrêtés pour demander la fin de l’épidémie en 1721.
Il abrite une niche rectangulaire renfermant une statue de la Vierge avec l’enfant Jésus, œuvre de Daniel CHERESSES, datée de 2001, qui a remplacé la Vierge d’origine très abimée. Sur le toit à double pente, une croix de pierre a remplacé la croix en fer forgé. Chaque année, lors de la commémoration du Vœu de la Peste, les pèlerins s’arrêtent un instant devant le lieu pour prier.
Oratoire Saint-Eloi : situé au bord de la route allant à Châteaurenard, à quelques centaines de mètres du village, cet oratoire, dont la niche est décorée d’une statue de Saint-Eloi, a été érigé en 1869.
Il a été restauré en 1994 et, cette année-là, l’Association du Patrimoine Novais organise une charrette en l’honneur du Saint.
A partir de 1995, la Confrérie de Saint-Eloi, qui avait disparue en 1939, est recréée. Elle organise, tous les premiers dimanches de juin, la charrette de Saint-Eloi, tirée par près de 60 chevaux, devant l’oratoire, avant d’entrer dans le village, accompagnée de groupes locaux.
Oratoire Saint-Roch : situé au hameau des Paluds-de-Noves, cet oratoire a été construit en 1866, en l’honneur du Saint Patron du lieu. Il est, comme celui de Saint-Eloi, l’objet de la traditionnelle charrette qui s’y rend chaque premier dimanche de septembre.
Statue de la Vierge : cette grande statue, souvenir de mission de 1865, était à l’origine au carrefour des routes de Saint-Andiol, Mollégès et des Paluds-de-Noves. Elle est érigée aujourd’hui au début de la route de Mollégès.
Une croix monumentale est installée en 1850, devant la chapelle Notre-Dame-de-Pitié, dernière station d’un chemin de croix réhabilité par la Municipalité en 2015.
Croix de la Porte d’Agel : cette croix en fer forgé du XVIIIème siècle se situait dans l’axe de la Porte d’Agel. Entièrement détruite en 1996, suite à un accident de la route, elle a été réinstallée à l’angle de la Place Jean Jaurès.
Croix de Villargelle : cette croix, située dans un champs, cachée par des cyprès, n’a pas d’origine connue.
Croix du Mas de la Croix : on ne connaît pas l’origine de cette croix de carrefour, placée à l’intersection de la route des Paluds et du chemin de l’eau. Elle a donné son nom au mas à la limite duquel elle se trouve. Ce monument de pierres de taille représente un Christ en Croix. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1922.
Croix du cimetière : en fer forgé, elle est érigée dans la plus ancienne partie du cimetière actuel, au pied de la falaise du rocher du Puech, lors du transfert du cimetière en mars 1837.
Les remparts

Suite aux agrandissements successifs du village au cours du Moyen Âge, plusieurs enceintes de remparts sont visibles dans le village. Vous pourrez ainsi voir : l’échauguette du Xème siècle, la Porte de l’Horloge du XIVème siècle et les Portes d’Aurose et d’Agel datées du XIIème siècle.
Les remparts
Suite aux agrandissements successifs du village au cours du Moyen Âge, plusieurs éléments de remparts sont visibles.
L’enceinte la plus ancienne entoure le premier quartier de Noves, la Coste. Elle date du Xème siècle, période où les Evêques d’Avignon, devenus seigneurs de Noves, installent leur château sur le rocher, aujourd’hui Esplanade du château. De ce premier rempart ne subsiste qu’une échauguette à l’angle sud-ouest du village.
Au XIIème siècle, suite à l’accroissement de la population, un deuxième rempart entourant le nouveau quartier du Bourrian, rejoint la première enceinte. Une porte est aménagée au nord de cette enceinte : la Porte des Moulins, en direction de l’église paroissiale Saint-Baudile qui se trouve alors hors les murs. Cette porte sera surélevée d’un beffroi au XVIIème siècle et est plus connue sous le nom de Porte de l’Horloge.
Au XIVème siècle, l’habitat s’étend vers le nord. Un troisième rempart est alors construit englobant l’ensemble du village dont l’église et deux nouveaux quartiers : le Malbourguet et le Marcat, où se tenait le marché.
L’ensemble des quatre quartiers entourés de remparts adopte ainsi la forme du camp romain divisé par deux axes qui sont les rues principales. A leur extrémité, quatre portes sont aménagées :
- au nord, la Porte d’Aurose, datée du XIVème siècle, est connue aujourd’hui sous le nom de Porte de Châteaurenard,
- au sud, la Porte d’Agel, du nom d’un village disparu, est construite au XIVème siècle en symétrie avec la précédente,
- à l’est, la Porte de la Courrège, devenue ensuite Porte Notre-Dame, détruite en 1925,
- à l’ouest, le Portalet, porte d’accès du château, disparue depuis le XIXème siècle.
La Tarasque de Noves

La Tarasque est découverte à Noves, en 1849, enterrée au pied de la falaise du Puech. Elle représente un animal fantastique, hybride entre le lion et le loup. Anthropophage, la bête finit d’engloutir un corps humain tandis que ses pattes avant reposent sur deux têtes.
La Tarasque de Noves
La datation et la symbolique de cette sculpture suscitent, aujourd’hui encore, des questions aux spécialistes. Ces derniers se sont réunis en 2001, au Musée Calvet d’Avignon, afin de débattre sur la Tarasque et ses mystérieuses origines. Depuis peu, on ramène son époque de création entre 50 avant J.C. et les premières années de notre ère.
La comparaison avec d’autres lions anthropophages découverts en Provence (Lion des Baux par exemple) a permis d’établir que la sculpture pouvait s’apparenter aux cultes celtes, probablement funéraires, eu égard au corps « englouti » vers un autre monde, après la mort.
En 2004, est paru un ouvrage regroupant les réflexions d’auteurs de renom et financé par la Fondation Calvet.
La Tarasque de Noves est exposée à Avignon, au Musée Lapidaire, galerie archéologique du Musée Calvet.
Musée Lapidaire
27 rue de la République
84000 Avignon
04 90 85 75 38
www.musee-lapidaire.org