Patrimoine de Noves

Le Beffroi

Avant de s’appeler “Porte de l’Horloge et avant la construction du beffroi, pratiquée dans le deuxième rempart, cette porte était l’entrée nord bourg et se nommait “Porte des Moulins”. Elle a été modifiée en 1631 par la construction du beffroi communal.
Sur ce carrefour au pied de l’Horloge, centre du village, la maison à l’angle de la rue de Verdun (n°13) fût maison commune, la Mairie, transférée à l’emplacement de l’actuelle place Jean Jaurès dans le milieu du XIXème siècle. Elle héberge alors l’école des garçons qui déménagera place Jules Ferry en 1930. C’est en 1933 que seront inaugurées la Mairie et la Poste actuelles.
Le nom de “Porte des Moulins” et les indications concernant les “roubines” donnent occasion de souligner l’importance des moulins dans l’histoire économique de Noves.
Dès le XIIème siècle, on les trouve au centre des négociations entre l’Evêque d’Avignon, seigneur du lieu, et les officiers du Castrum. Mais ce n’est qu’après la Révolution Française et l’abolition des privilèges que l’économie de la commune prend son essor.
Riche de ses eaux, Noves va se doter de moulins. Au XIXème siècle, les différents recensements des état de fabriques et le cadastre répertorient :

  • deux fabriques de soie :
    – l’une à la Barrièle, à l’est de la commune, sur la Malautière, en bordure de l’actuelle D7,
    – l’autre, dotée d’un moulin à foulon, le Paradou, appelée “La Fabrique”, située sur l’Anguillon,
  • une blanchisserie, “Le Moulin des Filles”, située sur la Malautière, derrière le stade qui a aujourd’hui repris ce nom,
  • trois moulins à farine :
    – le Moulin Joly, sur la place de l’Horloge,
    – un autre sur la Malautière, à l’angle de l’avenue Agricol Viala (route de Bonpas) et du chemin de la Malautière,
    – et enfin, le Moulin de la Roque, situé sur l’Anguillon,
  • un moulin à huile dans la rue du Four, sur la roubine qui vient de la rue Jean Moulin.

Ces différentes fabriques ont cessé d’être utilisées à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème siècle, à l’exception du Moulin Joly démoli en 1923 et de celui de la Roque arrêté en 1950.

Texte : Association du Patrimoine Novais

L’école

1833 : La réglementation impose aux communes une école communale.
1860 : La Mairie / école, anciennement près de la porte de l’Horloge, s’installe dans la Maison Vachet / Arnoux sur l’actuelle place Jean Jaurès.
1863 : Le Conseil Municipal demande à ce que des frères des Ecoles Chrétiennes assurent l’éducation.
1867 : Le Conseil Municipal décide l’installation d’une salle d’asile dans la maison dite L’Hôpital.
1880 1881 1882 : Lois de Jules Ferry.
13 février 1881 : Le Conseil Municipal décide la construction de l’asile / école de filles sur un terrain de 9 400 m2 appartenant à Marthe Revy.
1886 : L’école comprend alors deux salles de classe, mais un seul maître, pour les filles et les garçons de 5 à 13 ans.
1889 / 1890 : Les écoles comprennent deux classes de garçons (à l’ancienne Mairie), deux classes de filles et deux classes de maternelle.
Le Conseil Municipal demande la laïcisation des écoles (filles et maternelle), et le personnel congréganiste est remplacé par un personnel laïque.
1918 : Eclairage électrique à l’école de filles.
1926 / 1931 : Réaménagement des locaux. L’école de garçons jusque-là hébergé dans la Mairie rejoint le groupe scolaire constitué alors de deux classes de filles, quatre classes de garçons, deux classes de maternelle.
1971 / 1974 : Trois classes de filles, cinq classes de garçons, deux classes de maternelle. Installation du chauffage électrique. La cantine devient municipale. L’école devient mixte ; le mur qui séparait les écoles est abattu.
Rentrée 1975 : Huit classes élémentaires, trois classes de maternelle.
De 1991 à 1995 : Rénovation de l’école maternelle et de l’école élémentaire.
Rentrée 2021 : Onze classes élémentaires (283 élèves), six classes de maternelle (182 élèves).

Texte : Association du Patrimoine Novais

L’église Saint-Baudile

Typique de l’art roman Provençal. Sa construction par les évêques d’Avignon débute au XIIème siècle sur les fondations d’un ancien temple Romain et d’un édifice du Xème siècle.
Construite en dehors du “Castrum de Novis” (vieux village), elle sera dédiée à Saint-Baudile (centurion de la garnison de Nîmes).
Au XVème et XXème siècles sont adossées à la nef les différentes chapelles, tribunes, sacristies et les fonds baptismaux.
L’église Saint-Baudile est la paroisse de Noves. Ce monument dans lequel coexistent des constructions datées du Xème au XXème siècles a été classé Monument Historique dans sa totalité par arrêté du 8 septembre 1999. Un classement précédent du 14 septembre 1921 ne concernait que la partie Romane (nef, coupole, sanctuaire). Le reste du monument était seulement “Inscrit à l’inventaire supplémentaire” par arrêté du 2 novembre 1926.
Sur la place de l’église se trouve le Monument aux Morts des deux guerres, de la campagnes d’Indochine et de la Guerre d’Algérie.
L’ensemble de la place doit être prochainement réaménagé en même temps que se poursuivra la restauration de l’église (façades et les parties intérieures classées).
Le presbytère (non classé) est une construction récente (1970). Il a remplacé un bâtiment du XVIIème siècle qui menaçait ruine et dont seules subsistent deux élégantes fenêtres côté église.

Texte : Association du Patrimoine Novais

L’Esplanade du Château

L’Esplanade du Château, devenue aujourd’hui une promenade ombragée de pins, reste un souvenir de la forteresse médiévale édifiée entre le Xème et le début du XIIème siècle.
A partir du Xème siècle, le Castrum de Novis est construit par les évêques d’Avignon, seigneurs de Noves, qui en avaient fait en quelque sorte une résidence secondaire. D’abord simple lieu de séjour de l’Evêque, il groupait autour de la demeure principale, les maisons des officiers du castrum.
Le Château proprement dit, situé au nord de l’esplanade, y surplombait le rocher et le rempart. La terrasse aménagée à l’emplacement où se situait son aile est, permet d’apprécier sa situation. Au sud se trouvait sa façade principale et sa porte d’entrée. Les autres maisons, notamment celles des officiers et seigneurs du lieu, étaient au sud de l’esplanade, entre les deux la place principale du castrum.
On ne connaît pas précisément la description de cet ensemble ; on sait seulement que le Château lui-même fut agrandi, dans un premier temps au XIIème siècle, par ceux-là même qui faisaient construire l’église Saint-Baudile, particulièrement Rostaing de Marguerite. Les quelques références à ces travaux font seulement apparaître l’accroissement de l’édifice : il y est question de sala vetus (aile ancienne) et de sala nova (aile nouvelle).
On sait également qu’au XIIIème siècle, un évêque qui se plaisait à Noves, Zoen Tancarari l’embellit et notamment fit couvrir les murs de fresques par des peintres italiens, ce qui a fait écrire à Marc Mielly : “Ce Château fut un des premiers en terre française à se parer de peintures murales, à jamais perdues aujourd’hui.”
Plus tard, les Papes d’Avignon, notamment Jean XXII, voulant faire du Château une véritable forteresse, achetèrent et rasèrent les maisons attenantes, parmi lesquelles celle appartenant à Jean de Noves et celle de sa sœur la Belle Laure. Le Château devint ensuite une prison, réservée notamment aux membres du clergé qui commettraient quelque délit.
Enfin, ce Château ayant été un repaire de séditieux pendant la guerre de la Ligue, Henri IV souhaita le supprimer. Sa volonté fut exécutée après sa mort quand Charles de Lorraine, Duc de Guise, gouverneur de la Provence, ordonna sa démolition par ordonnance du 20 juillet 1611. La démolition eut lieu en octobre de la même année, après une transaction (10 octobre 1611) entre les procureurs du pays et Etienne Dulcis, Archevêque d’Avignon. Celui-ci se réserva une partie des matériaux avec lesquels il fit notamment construire un bel hôtel pour sa résidence rue de Bournissac.
Il ne reste rien du Château, seulement son souvenir et les pierres éparses dans les rues de Noves.
Depuis l’Esplanade du Château, le panorama sur les toits de Noves et sur sa campagne permet de voir :
– vers l’est, le clocher de l’ancienne Chapelle des Pénitents,
– vers le nord, le beffroi et le clocher de l’église Saint-Baudile,
– vers le nord-est sur la colline, la chapelle Notre-Dame-de-Pitié cachée au milieu des pins,
– dans le lointain, la Chartreuse de Bonpas en aval de laquelle se trouve le Pont de Bonpas,
– au-delà : le Mont Ventoux, le Luberon et les Alpilles.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La Mairie

Située d’abord au pied de l’Horloge, centre du village de l’époque, la maison commune, la Mairie, était à l’angle de la rue de Verdun (n°13). Transférée sur l’actuelle place Jean Jaurès dans le milieu du XIXème siècle, elle héberge alors l’écoles de garçons qui déménagera place Jules Ferry en 1930.
C’est en 1933 que sont inaugurées l’actuelle Mairie, ainsi que le bureau de Poste, déplacé depuis.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La Place Belle Laure

Autrefois appelée place de l’Ormeau, elle a été longtemps centre du bourg. Au XVIIème siècle sont construits deux hôtels dont restent les façades : à l’est l’hôtel de Canilhac, importante famille de Noves plus tard alliée à celle des Bournissac, à l’ouest l’hôtel Gaultier.
Laure de Noves ou la Belle Laure
Fille du chevalier Audibert de Noves et de Ermessende de Réal (famille des seigneurs de Barbentane), Laure est née en 1308.
Elle épouse Hugues II de Sade (fils de Paul) le 16 janvier 1325 et leur contrat de mariage est rédigé par Raymond Fogasse dans la chapelle des Pénitents dédiée à Notre-Dame (aujourd’hui Médiathèque Municipale Marc Mielly). De cette union, Laure et Hugues fondent une famille de cinq enfants (trois garçons et deux filles) : Hugues, Pierre, Audibert, Garcende et Hermensade.
Laure s’éteint le 6 avril 1348 (cette même année, la Peste Noire fait des ravages) et ensevelie le jour même dans la soirée au couvent des Frères Mineurs (Les Cordeliers), dans la chapelle des Sade, rue de Teinturiers à Avignon.
En août 1533, François 1er revenant de Marseille, s’arrête tout exprès pour se recueillir sur son tombeau ; il le fait ouvrir, ainsi que le cercueil, puis le fait refermer après y avoir déposé un poème qu’il a composé à cette occasion.
Laure et Pétrarque
Le 6 avril 1327, le grand poète Francesco Petrarca, dit Pétrarque, la voit pour la première fois dans l’église Sainte-Claire à Avignon. A partir de ce jour, elle lui inspire les vers qui la rendront célèbre et feront jusqu’à nos jours couler beaucoup d’encre.
A quelques pas au nord de la place : l’ancienne chapelle des Pénitents
Jusqu’au début du XIVème siècle, elle était la synagogue de la communauté juive. Le Pape Jean XXII ayant chassé cette communauté, la fit raser et édifier à sa place une chapelle dédiée à “Notre-Dame d’Enville” par opposition à l’église Saint-Baudile alors “hors les murs”. Elle fut inaugurée en 1320 et le 16 janvier 1325,  le contrat de mariage entre Hugues de Sade et la Belle Laure y était signé.
Longtemps seconde paroisse de Noves, elle était très abîmée à la fin du XVIème siècle. Soucieux de la restaurer, les habitants de Noves, créèrent une confrérie de Pénitents Blancs qui obtint de Monseigneur d’Armagnac, archevêque d’Avignon et propriétaire des lieux (ordonnance du 18 mai 1581), le droit d’y procéder et d’y tenir réunion. De là, l’usage fut de l’appeler “Chapelle des Pénitents”, mais aussi “Chapelle Jean XXII”.
Pendant la Révolution, elle fut utilisée comme salle de réunion des citoyens, puis rendue au culte jusqu’à sa désaffectation en 1884 et sa vente par la Mairie.
Un temps dépôt de matériel de maçonnerie, elle est rachetée par la Commune de Noves en 1950, transformée en “Lavoir Bains Douches”. Ce n’est qu’en 1995 qu’elle devient “Médiathèque Municipale Marc Mielly”. Les travaux pour l’installation de la médiathèque mettent à jour des décors peints caractéristiques de l’iconographie des Pénitents au XVIème siècle, encore visibles aujourd’hui.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La place de l’église

Emilie Biasini – 31 juillet 1922 / 2 juillet 2011 : de Noves au Grand Louvre

Emilie Biasini est natif de Noves : “Saint-Baudile est restée dans mon souvenir le symbole même de Noves. Ou que je sois, je n’ai jamais entendu sonner des cloches sans penser à celles qui me réveillaient les matins de mon enfance.”
Mais qui était donc Emile Biasini ? Là encore écoutons le : “Essentiellement provençale, ma famille se consacrait à deux activités, mon père à la maçonnerie à Noves, et le groupe maternel à l’expédition des fruits et légumes, principale ressource de Châteaurenard. Mon patronyme, lui, vient du Tessin, apporté par mon arrière-grand-père, un pauvre maçon de Lugano qui s’était mêlé avec sa truelle à un convoi de rapatriement de militaires français réfugiés en Suisse après la débâcle de 1870.”
Emile fit ses études au Lycée Mignet puis à la Faculté de droit d’Aix-en-Provence, études interrompues par la guerre ou après les chantiers de jeunesse, son refus du STO le conduisit à la résistance et au maquis.
Après la guerre et un passage par l’Ecole Nationale de la France d’Outre Mer, il devient administrateur en Afrique pendant 12 ans dont 10 au Dahomey.
En 1960, il est appelé par André Malraux au Ministère de la Culture comme conseiller technique puis devient de 1961 à 1966, Directeur du théâtre, de la musique et de l’action  culturelle. Dans cette fonction, il est l’artisan principal de la mise en place des Maisons de la Culture avant de devenir Directeur de la télévision à l’ORTF en 1967, il est démissionnaire en 1968 pour protester contre la “chasse aux sorcières” après les évènements de mai.
Il préside ensuite la mission d’aménagement de la côte aquitaine de 1970 à 1985 mais, dès 1982 il est chargé par François Mitterrand d’une mission de préfiguration de l’établissement public du Grand Louvre dont il devient le Président de 1983 à 1987 puis Président d’honneur.
Enfin, de 1988 à 1993, il est Secrétaire d’Etat aux grands travaux et participe à ce titre, au projet de la Grande Bibliothèque, devenue la Bibliothèque François Mitterrand.
Nous n’avons pas énuméré ici toutes ses autres fonctions, rappelons simplement qu’il était Grand-croix de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, Commandeur des Arts et des Lettres.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La place Lagnel

Longtemps cette place s’est appelée “Place du Marcat”. Elle devait cette appellation, comme d’ailleurs le quartier qui la porte toujours, au grand marché hebdomadaire qui se tenait là dès le Xème siècle et dont Frédéric 1er Barberousse, Empereur Romain Germanique, confirma l’exclusivité à son vassal Geoffroi, Evêque d’Avignon, par la donation du 23 décembre 1157.
Ce marché se tenait d’ailleurs sur un espace beaucoup plus important entre l’église et la portes des Moulins. Il fut remplacé ensuite par une foire de Saint-Michel qui cessa elle-même dès la fin du XIVème siècle, bien que Charles IV, un successeur de Frédéric Barberousse, en ait renouvelé la concession par ordonnance du 27 mai 1365 à la demande de l’Evêque Anglic Grimoard, frère du Pape Urbain V.
Elle s’appelle alors Foire de la Saint-Baudile, saint-patron du village, et avait lieu le 20 mai.
Très vite, ce quartier a vu l’installation de petites fermes, de nombreux jardins et cours à l’ouest le long des remparts ou au bord du champ de foire. Peu à peu, les constructions s’étendent ne laissant dès le XVIIème siècle qu’un petit espace réservé au marché.
Cette place porte aujourd’hui le nom d’Antoine Lagnel, Député, Conseiller Générale et Maire de Noves, dont le père, membre du Conseil Municipal, a signé les documents du cadastre napoléonien. Une statue et une fontaine inaugurées en 1928, ornent le centre de la place, représentant ce personnage politique, ami de Clémenceau.
La maison au n°7 est celle où vécut le Député Lagnel. Elle est toujours la propriété de son arrière-petit-fils Hubert AURAN (fils de Raoul, frère d’Edmond).
Le contour de la place dessine un triangle bordé de platanes. A l’angle nord-ouest la “Maison Rassis”, ancienne propriété d’une de ces riches familles issues de la Révolution. L’un de ses membres, Antoine-Frédéric, fut Maire de 1864 à 1874. Il avait racheté en 1840 le droit des eaux de la roubine de Verquières et le moulin de la place de l’Horloge, que sa famille conserva jusqu’à sa démolition en 1923. C’est aussi cette famille qui fit électrifier Noves en 1897.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La porte Aurose

La porte Aurose, ainsi nommée car c’est par elle qu’entre le vent du nord, a été construite au XIVème siècle dans le troisième rempart, en direction de Châteaurenard et subsiste encore aujourd’hui.
Elle est la mieux conservée des quatre portes d’entrées du village, encadrée par les vestiges les plus visibles du troisième rempart auquel vient s’adosser l’église Saint-Baudile.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La porte d’Agel

C’est par cette porte que l’on sortait autrefois pour se diriger vers le village d’Agel, ancienne villa romaine située en bordure de l’actuelle D7, après l’intersection de la route de Saint-Andiol.
Ce village disparut dans la première moitié du XIIIème siècle soit lors de la guerre entre Noves et Eyragues en 1232, soit en 1240 lorsque Raimond VII de Toulouse luttait contre Raimond-Béranger.
Réfugiés dans Noves, les habitants n’ont jamais reconstruit leur village dont seuls aujourd’hui la porte d’Agel et le quartier situé entre Noves et Verquières dit “Le Pilon d’Agel” en perpétuent la mémoire.
Sur cette porte, on aperçoit encore les emplacements de deux blasons grattés au moment de la Révolution. Le plus bas correspond à l’ancien blason de Noves dans sa forme primitive du XIVème siècle, portant une simple croix pattée sans chef. Les traces que l’on peut apercevoir sur ce vestige, comme d’ailleurs sur celui identique de la porte Aurose, en font foi.
Le deuxième blason est inconnu : il est certainement postérieur au premier. Aucune trace ne permet de l’identifier avec certitude. Suivant l’éclairage, on devine parfois les traces du collier d’un ordre ou d’une couronne ; Marc Mielly le datait du XVIIIème siècle.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La porte de la Courrège

La porte Notre-Dame, plus anciennement dite de la Courrège, du mot bas latin corrigia, veut dire ceinture. Par extension, il indique le canal entourant les murs du village. Une première porte existait au début du XIVème siècle dans le deuxième rempart. Elle a été déplacé lors de l’édification du troisième rempart et on dut faire une porte double pour laisser pénétrer dans le village, la branche de la roubine qui, au pied du deuxième rempart, conduisait l’eau à la porte des Moulins. Cette deuxième porte, démolie en 1925, est représentée par une peinture d’un ancien propriétaire de la maison (Guillaume Passa) sur la façade du n°12 de la rue de la 1ère Armée.

Texte : Association du Patrimoine Novais

La porte des eaux

C’est la percée dans la partie ouest du troisième rempart par laquelle les eaux qui circulent dans Noves ressortent pour aller rejoindre l’Anguillon et de là, la Durance et la mer.
Noves “terre basse” recueille les eaux qui descendent des Alpilles ou ruissellent de la plaine environnante en direction du nord. Les “roubines” qui conduisent ces eaux font office de douves au pied des remparts.
La roubine de Verquières arrive du sud (écoulement des marais des Paluds), le long du chemin de l’eau. A son arrivée à l’actuelle place Jean Jaurès, elle se divisait jadis en deux branches :
–  La première, vers l’ouest, entourait La Coste, à l’emplacement de l’actuelle rue Marc Mielly, revenait vers l’est à partir du Portalet et se dirigeait vers la porte de l’Horloge. Cette roubine aujourd’hui comblée, a laissé place aux rues du Portalet et de Verdun.
– La seconde est aujourd’hui entièrement recouverte. Elle contourne la place Jean Jaurès à l’est jusqu’à la porte de la Courrège. Rejointe par la roubine de Cabannes qui vient de l’est, leur confluent forme un bassin sous la terrasse de l’actuel Café Le Rex.
A partir de ce bassin, les eaux se séparent en deux :
– Un premier fossé suit le tracé du deuxième rempart vers l’Horloge, prend la direction de l’église sous les maisons (numéros pairs de la rue Jean Moulin), bifurque au carrefour de la rue Bournissac pour ressortir de Noves à la porte des eaux.
– Un second fossé suit le troisième rempart, contourne l’église et va rejoindre le premier après la porte des eaux.

Texte : Association du Patrimoine Novais

Le Puech

Au sud de la Durance, non loin de sa rive gauche, à mi-chemin entre Châteaurenard et Cabannes, deux rochers isolés se détachent sur la plaine de la Petite Crau entre Alpilles et Durance : ce sont les oppida de l’histoire de Noves.
C’est en effet sur l’un d’eux, le Puech, que s’installèrent des Cavares vers 600 ans avant Jésus-Christ. Ces tribus celtes avaient coutume de s’établir sur les rives des fleuves qui limitaient leurs territoires. Il en fut ainsi sur les bords de la Durance, limite sud d’un territoire comprenant une grande partie du Vaucluse et l’ouest de la Drôme :
– vers l’ouest, les oppida de Châteaurenard et de Barbentane,
– à l’est, l’oppidum cabellio (la colline Saint-Jacques de Cavaillon),
– au centre, celui du Puech (Noves) qui conserve encore son nom celte ; on dit plus souvent aujourd’hui “Le Pieu”. Le Puech était à l’évidence un point stratégique de surveillance du passage de la Durance vers les territoires occupés par les Ligures au sud.
La chapelle Notre-Dame-de-Pitié :
Installé sur le lieu même où fut établi le premier habitat Novais, elle fut d’abord un simple ermitage de moines Observantins (probablement dès le XIVème siècle).
La nef de la chapelle construite en 1630, fut agrandie en 1722 en exécution d’un vœu fait par les habitants de Noves lors de la grande peste de 1721. En 1832, la construction de l’abside, puis au XIXème siècle, du narthex, pour accueillir les pèlerins.

Texte : Association du Patrimoine Novais

Emile BIASINI

Emile BIASINI

31 juillet 1922 – 2 juillet 2011

De Noves au Grand Louvre

L’Association du Patrimoine Novais a souhaité rendre un hommage à Emile BIASINI à l’approche du centenaire de sa naissance pour le remercier, entre autres, de son aide pour la rénovation de notre église romane.

Mais laissons-lui la parole :

« L’église Saint-Baudile est restée dans mon souvenir le symbole même de Noves. Même si les circonstances de la vie m’ont éloigné de mon village natal, il ne s’est jamais effacé de ma mémoire, non plus que le visage de mes amis d’enfance. Ou que je sois, je n’ai jamais entendu sonner des cloches sans penser à celles qui me réveillaient les matins de mon enfance. »

Ces quelques mots d’Emile BIASINI, en préface de l’ouvrage des éditions du Patrimoine Novais sur l’église de notre village, ont d’autant plus de sens qu’après une carrière d’administrateur colonial en Afrique, celui qui les écrit, devenu un acteur majeur de la culture, a grandement aidé notre village à parvenir à une restauration de ce monument emblématique.

Mais qui était donc Emile BIASINI ? Là encore écoutons-le :

« Essentiellement provençale, ma famille se consacrait à deux activités, mon père à la maçonnerie à Noves, et le groupe maternel à l’expédition des fruits et légumes, principale ressource de Châteaurenard. Mon patronyme, lui, vient du Tessin, apporté par mon arrière-grand-père, un pauvre maçon de Lugano qui s’était mêlé avec sa truelle à un convoi de rapatriement de militaires français réfugiés en Suisse après la débâcle de 1870. Marié en Provence, il y avait créé une petite entreprise que son fils, géant chaleureux et entreprenant, avait développée jusqu’à en faire l’une des plus importantes de toute la région. Généreux, infatigable, bon vivant, ce grand-père était, comme on dit au théâtre, « une présence » et j’imagine comment il a su, en deux tours de valse, conquérir la jolie et pieuse descendante d’une famille désargentée de vieille souche provençale. Ainsi, ai-je pu naître dans la maison de Laure de Noves, la « Belle Laure » de Pétrarque. » (in Grands Travaux de l’Afrique au Louvre E. BIASINI Ed. Odile Jacob 1995).

Léon, le père d’Emile BIASINI, était donc entrepreneur de maçonnerie ; son entrepôt à l’époque était la chapelle des Pénitents Blancs qui sera, par la suite, les bains douches puis la Médiathèque. En 1922, il construisit dans l’église, la chapelle Saint-Eloi nouvelle et les fonds baptismaux (nous y reviendrons) ; nous lui devons également sa maison face à la porte de Châteaurenard  et la cité Agricol Viala.

Emile fit ses études au Lycée Mignet puis à la Faculté de droit d’Aix-en-Provence, études interrompues par la guerre où, après les chantiers de jeunesse, son refus du S.T.O. le conduisit à la Résistance et au maquis, toute sa vie ensuite il se dira gaulliste de la Résistance mais pas de la politique.

Après la guerre et un passage par l’Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer, il devient administrateur en Afrique pendant 12 ans dont 10 au Dahomey. Homme de terrain, il se définit comme un « administrateur de brousse » et observe avec passion les peuples et les cultures africaines, tout en accompagnant la transition vers l’indépendance.

En 1960, il est appelé par André MALRAUX, au Ministère de la Culture comme conseiller technique puis devient, de 1961 à 1966, Directeur du théâtre, de la musique et de l’action culturelle. Dans cette fonction, il est l’artisan principal de la mise en place des Maisons de la Culture. En désaccord avec MALRAUX sur lequel il a plus tard écrit un livre (L’homme qui aimait les chat Ed. Odile Jacob), il quitte le Ministère de la Culture et occupe différentes fonctions avant de devenir Directeur de la télévision à l’O.R.T.F. en 1967, il est démissionnaire en 1968 pour protester contre la « chasse aux sorcières » après les événements de mai.

Il préside ensuite la mission d’aménagement de la côte aquitaine, de 1970 à 1985, mais dès 1982, il est chargé par François MITTERAND d’une mission de préfiguration de l’établissement public du Grand Louvre dont il devient le Président, de 1983 à 1987, puis le Président d’Honneur, c’est lui qui défendra fermement le projet de pyramide de Ieoh Ming Pei.

Enfin, de 1988 à 1993, il est Secrétaire d’Etat aux grands travaux et participe, à ce titre, au projet de la Grande Bibliothèque, devenue la Bibliothèque François MITTERAND.

Nous n’avons pas énuméré ici toutes ses autres fonctions, rappelons simplement qu’il était Grand-croix de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, Commandeur des Arts et des Lettres.

En 1986, quand la toute jeune Association du Patrimoine Novais, formée à l’initiative conjointe de la Mairie et de la Paroisse, cherchait désespérément un moyen de faire avancer le dossier de restauration de l’église auprès de l’architecte des Monuments Historiques, un de ses cousins (M. SPINELLI) a proposé de le contacter. Sa réponse nous est parvenue par retour de courrier, accompagnée du double de la lettre qu’il avait adressée en même temps à Jack LANG, alors Ministre de la Culture, qui nous a lui-même fait parvenir son intervention auprès de l’architecte. A partir de là et grâce à cette intervention, les travaux ont pu être commencés.

A ce propos, une anecdote mérite d’être racontée : Emile BIASINI est venu à cette occasion à Noves pour visiter l’église Saint-Baudile, accompagné de l’architecte, des élus, des membres de l’Association du Patrimoine, il s’est fait expliquer l’état des lieux et les différents travaux prévus, arrivé devant les fonds baptismaux, il s’est exclamé : « Quelle horreur, il faut casser tout ça ! », grande gêne dans l’assistance jusqu’à ce que l’un de ses cousins lui dise : « Emile, c’est ton père qui les a construits et tu as été le premier enfant à y être baptisé », éclat de rire général et sauvetage des fonds baptismaux !